Mentionné en passant dès le Livret de Découverte de La Bannière de la Liberté, le pirate Ozzy Hell, capitaine du Black Sabbath, est un des PNJ majeurs de cet univers. Mais ce personnage arpente en réalité mes univers (appelons ça le « Pirouverse » :p) depuis au moins deux décennies.
Au milieu des années 2000, je m’essaye à l’autofiction sous la forme d’un blog BD (c’était la mode à l’époque) appelé NeMO. J’y raconte des saynètes de mon quotidien, en accentuant leur caractère étrange et absurde, avec un dessin que l’on qualifiera généreusement d’approximatif.
À l’été 2007, je me lance dans un récit au long cours intitulé Céléphaïs. Le nom fait référence à une nouvelle d’H.P. Lovecraft, faisant partie de son cycle des Contrées du Rêve. Chez Lovecraft, « Céléphaïs » est le nom d’une cité magique qu’un rêveur, Kuranès, a aperçu dans un songe dans son enfance et cherche désormais désespérément à retrouver.
Je le comprends. Quand j’étais enfant, j’ai moi aussi fait un rêve (sans doute inspiré par mon premier visionnage de Star Wars) où j’arrivais sur une planète mystérieuse, sur laquelle je finissais par découvrir une cité incroyable. Je me suis réveillé juste au moment où j’allais explorer cette métropole extraterrestre. Quelle frustration !
Dans ma BD, je me mettais en scène en tant que « rêveur de l’espace », embarqué dans de folles aventures oniriques où je rencontrais moult personnages hauts en couleurs, dont le fameux Capitaine Hell, que j’avais décrit dans mon scénario comme « un mix improbable entre Albator, Cohen le barbare, Hellboy et Revolver Ocelot ». Sacré programme !
À l’époque, son nom complet était « Ozymandias Thaddeus Hell », ce qui est quand même un peu ronflant. Dans La Bannière de la Liberté, il est donc devenu « Osmane Hellström ». Mais son vaisseau s’appelle toujours le Black Sabbath (un nom tellement cool, surtout pour un navire pirate de l’espace) ! Et oui, au cas où vous ne l’auriez pas compris, je suis fan des pionniers du Metal…
L’illustrateur en charge des vaisseaux du livre de règles de La Bannière, Jakub Kuzma, s’est par ailleurs librement inspiré des dessins maladroits de Céléphaïs pour concevoir la forme finale de ce redoutable croiseur de classe Culverin, qui est autant un navire de guerre qu’un énorme canon.
Mais qu’en est-il du capitaine lui-même ? Une fois de plus, j’ai eu le privilège de demander au grand Jeff Laubenstein de réaliser quelques illustrations pour un de mes jeux. C’est donc lui qui s’est chargé de réinventer Ozzy Hell pour La Bannière.
Dans cet univers, Hell est en quelque sorte le parrain de la piraterie spatiale. Un flibustier légendaire de la Mer d’étoiles qui, bien qu’étant lui-même plus ou moins retiré des affaires, tente de transmettre les idéaux du Grand Rêve à la nouvelle génération. Comme quoi la dimension onirique n’est jamais bien loin…
Il n’est pas impossible que d’autres clins d’œil à l’univers de Céléphaïs se soient glissés dans celui de La Bannière de la Liberté… Après tout, la maxime de Lavoisier s’applique également aux domaines de l’imaginaire : « rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme » !
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